Ardu de faire revenir a la raison une personne persuadee qu’on lui en souhaite ou qu’on cherche a lui nuire.
Ne plus etre au deni de votre que ressent cette personne va aider a lui faire surmonter sa pi?te de parano.
Cela nous arrive tout le monde de faire, un jour ou l’autre, une crise de parano. D’etre persuade que tel collegue man?uvre, en douce, Afin de recuperer notre poste. Que tel ami, qui ne donne plus signe de vie, profite de votre silence pour penser du mal de nous aux autres, derriere notre dos. D’autre fois, votre seront les proches que l’on regarde, impuissant, partir dans un delire lequel pourra aller tres loin.
Ceux ayant entendu une s?ur, un fils, votre mari, tenir des propos deconnectes d’la realite savent a quel point il est ardu de reagir de maniere judicieuse. Le reflexe est de contredire la personne et de chercher a la raisonner. « Non, les coloc’ ne te regardent aucun travers et ils ne mettent gui?re la musique a fond expres pour te pousser a demenager, arrete ta parano, remets des pieds sur terre », lui intime-t-on. Neanmoins, une des caracteristiques du delire reste, precisement, de resister a J’ai raison. Le risque reste grand, aussi, de rendre l’individu plus soupconneuse i nouveau. De perdre definitivement sa confiance, ainsi, d’augmenter, ainsi, le sentiment de solitude et son angoisse.
Et si on prenait le souci autrement ? Si, dans une approche refusant la distinction habituelle entre idees normales et remarques delirantes, on cherchait simplement a resoudre le probleme tel qu’il reste formule par le webmaster ? En prenant pour comptant ce qui est la realite pour ce proche, on va pouvoir avancer a ses cotes. Et trouver, avec lui, une solution qui apaise son inquietude. Quitte a « entrer » au sein d’ son delire. A admettre, aussi, qu’il puisse entendre des voix ou voir quelqu’un la ou il n’y a personne, ce qu’on nomme des hallucinations. Cette entree en matii?re, iconoclaste au domaine de la sante mentale, est celle proposee par le modele de Palo Alto.
Une approche inspiree de l’ecole de Palo Alto
Dans notre equipe, nous pratiquons depuis une dizaine d’annees la therapie « breve et strategique » en suivant rigoureusement nos premisses theoriques de l’ecole de Palo Alto. Ce frequent a ete fonde dans la ville de Californie pendant les annees 1950 par l’anthropologue et psychologue americain Gregory Bateson. Desormais regroupes sous forme d’un reseau baptise , nous nous sommes fera connaitre au depart avec notre approche originale du harcelement scolaire, visant a donner a l’enfant harcele les moyens de se defendre lui-meme.
Notre domaine d’intervention, toutefois, est beaucoup plus large. Nous sommes appeles a agir a J’ai demande de medecins, pediatres ou psychiatres, dans des structures hospitalieres ou en suivi d’hospitalisation, dans nos cabinets. Il s’agit entre autres d’aider des patients a mieux vivre avec une douleur ou une maladie chronique amenant de la peine relationnelles. Je rapporte de telles situations dans mon livre paru le 8 septembre, Medecine sans souffrance ajoutee (Enrick B Editions). Ce travail se poursuit surtout a l’hopital Bicetre (APHP), dans le Val-de-Marne, ainsi, au centre hospitalier du Vinatier a Bron, pres de Lyon.
Une dimension theorique consequente, Afin de des therapeutes formes a l’ecole de Palo Alto, reste la vision non normative portee sur les situations que vivent nos patients. Nous portons un regard non pathologisant, considerant qu’il n’y a gui?re une seule maniere d’etre au monde. Aussi nous regardons nos symptomes qualifies d’idees delirantes, d’hallucinations ou plus generalement de manifestations psychiatriques, comme lies a un contexte donne et donc potentiellement temporaires.
Avec certains patients, nous trouvons une option en quelques seances de therapie. Cela ne s’agit aucunement de nier la necessite, avec d’autres, d’une hospitalisation en psychiatrie ou du recours a des medicaments. Dans un tel contexte, le mode d’intervention original propose avec le modele de Palo Alto peut d’ailleurs amener le webmaster a prendre volontairement un programme, ou lui eviter une rechute a la sortie de l’hopital.
Retirez-moi les cameras !
Comme Madhi (le prenom et Quelques elements de son histoire ont ete changes pour preserver le anonymat), 43 annees, hospitalise dans un service de psychiatrie dans une grande ville de province. J’ai therapeute travaillant avec le modele de Palo Alto le recoit en consultation. Madhi reste tres agite : depuis le operation en vesicule biliaire, il sait qu’on lui a insere des cameras et des micros dans le corps. C’est insoutenable et il reclame qu’on l’opere, en presence de sa famille (qui vit en Asie), afin de lui retirer votre materiel.
Le psychiatre et l’ensemble du personnel ont tente d’expliquer a Madhi que ce n’est pas la situation, qu’il delire. Cela a donc menace de s’enlever lui-meme bien ceci a l’aide de couteaux et de fourchettes. Ce qui a eu pour effet immediat de conforter le diagnostic de « symptomatologie delirante de persecution avec extri?mement risque suicidaire ».
On lui repete aussi beaucoup de ne plus y affirmer, il recoit des traitements plusieurs, vit des periodes ou on le met a l’isolement lorsqu’il est trop agite. « Au trou, quoi ! », comme il devoile.
Madhi a terriblement peur car il evoque etre surveille par Francois Hollande, (le president de l’epoque), les services secrets (au passage, ses papiers ne sont gui?re tres en regle…) et naturellement, le psychiatre. Cela essaie tous les jours de convaincre les soignants de l’existence des cameras et de la necessite de les lui retirer chirurgicalement, sans succes.
J’ai therapeute propose a Madhi une option alternative. Elle lui evoque : « Mais c’est insoutenable, ce que spdate avis vous vivez. Il faut les coincer et tenter de detruire les cameras de l’interieur. Ce materiel a surement des failles : de tels objets doivent i?tre capable de etre neutralises via ce corps a l’aide de remedes. Vous connaissez peut-etre des remedes naturels a base d’huiles essentielles, ou de plantes ? Du cote, je vais me renseigner De sorte i trouver une potion a ingerer et peut-etre un onguent pour nos elements qui sont en surface de la peau, comme le micro d’la nuque. »